5 astuces pour choisir les dirigeant.e.s dans ton OSBL-OBNL
- Julie Léger
- 2 oct.
- 4 min de lecture
Choisir des dirigeant.e.s en OSBL : 4 pièges à éviter pour renforcer ta gouvernance
Si tu es impliqué.e dans la gouvernance d’une OSBL, tu sais que choisir les bonnes personnes pour des rôles de dirigeant.e ne devrait pas être une décision prise à la légère. Derrière chaque titre se cache une posture, des responsabilités, une capacité à porter la mission de l’organisation — au quotidien et en lien direct avec le conseil d’administration.
Mais dans le rythme parfois effréné de nos réunions et notre fonctionnement habituel, il arrive qu’on tombe dans certains automatismes ou qu’on fasse des choix « par défaut ». Et c’est justement là que se cachent les pièges. Ce billet te propose une réflexion sur quatre pièges fréquents à éviter.
Piège 1 : Nommer uniquement des personnes nouvellement élues
Quand de nouvelles personnes se joignent au conseil d’administration, on a parfois envie de les intégrer rapidement, de leur offrir une place à la hauteur de leur enthousiasme. Et c’est bien naturel. Mais attention à ne pas aller trop vite.
Risque: Confier un rôle de dirigeant.e à une personne qui vient tout juste d’arriver, c’est risquer de la mettre dans une posture inconfortable. Sans compréhension fine de la culture, des dynamiques internes ou des enjeux stratégiques, elle peut se retrouver inefficace, voire en situation d’échec.
Astuce : Priorise les personnes qui sont déjà en poste comme administrateur.rice. Elles ont souvent l’avantage de mieux connaitre le fonctionnement du conseil, les dossiers en cours, et peuvent s’approprier un rôle de dirigeant.e avec plus de fluidité.
Impact : Tu favorises une transition harmonieuse, une gouvernance plus stable, et des dirigeant.e.s capables d’agir avec confiance et assurance dès leur entrée en fonction. Et ça, c’est gagnant pour tout le monde!
Piège 2 : Choisir par habitude plutôt que par compétence
C’est un classique. On nomme une personne parce qu’elle est disponible, parce qu’elle a déjà occupé ce rôle ailleurs, ou tout simplement parce qu’elle est là depuis longtemps. Et parfois, ça fonctionne. Mais ce n’est pas toujours un bon réflexe.
Risque : En misant sur la disponibilité ou la notoriété plutôt que sur les compétences, tu risques de passer à côté d’expertises essentielles. Tu pourrais aussi déséquilibrer ton conseil en reproduisant les mêmes profils ou en laissant des angles morts pouvant affecter la prise de décision.
Astuce : Appuie-toi sur une matrice des compétences. C’est un outil précieux pour dresser un portrait clair des forces présentes et des besoins réels de ton conseil d’administration. Ça te permet de nommer en visant un vrai équilibre entre savoir-faire, savoir-être… et capacité d’engagement.
Impact : Tu construis un conseil d’administration stratégique, crédible, et surtout aligné avec la mission de ton OSBL. Les décisions deviennent plus solides, plus ancrées dans la réalité, et l’équipe gagne en cohérence.
Piège 3 : Négliger l’engagement réel de la personne dirigeante
Tu connais peut-être cette situation : une personne accepte un rôle par gentillesse, ou parce qu’on lui a demandé… mais en réalité, elle n’a ni le temps, ni l’énergie, ni même la motivation pour s’impliquer pleinement.
Risque : Ce genre de nomination peut créer un rôle « fantôme ». La personne est présente sur papier, mais absente dans les faits. Résultat : les responsabilités sont floues, les suivis se font mal, et la cohésion du conseil peut en souffrir.
Astuce : Avant toute nomination, discute sincèrement avec la personne. Est-ce qu’elle comprend bien les attentes ? A-t-elle l’espace mental, le temps et l’envie d’y consacrer l’énergie nécessaire ? Mieux vaut un « non » franc qu’un « oui » hésitant qui deviendra un frein.
Impact : Des personnes dirigeantes pleinement engagées changent la donne. Elles et ils participent activement, soutiennent les autres membres, et renforcent la crédibilité et l’efficacité du conseil. Une vraie présence, ça inspire et ça mobilise.
Piège 4 : Nommer sans processus clair ni transparence
La nomination des dirigeant.e.s est parfois perçue comme une formalité. Mais si le processus manque de clarté ou semble opaque, cela peut semer des doutes — même chez les personnes les plus impliquées.
Risque : Un processus flou peut générer de la méfiance, des non-dits ou des frustrations. Si les administrateur.rice.s ne comprennent pas comment ou pourquoi les choix sont faits, la légitimité des dirigeant.e.s en poste peut en souffrir.
Astuce : Prends le temps de documenter et partager le processus de nomination. Explique les étapes, les critères utilisés (comme la matrice des compétences), et assure-toi que tout le monde y a accès. Une nomination en toute transparence, c’est un gage de respect collectif.
Impact : Tu crées un climat de confiance, tu renforces la légitimité des décisions, et tu poses les bases d’une culture de gouvernance saine, ouverte et respectée par toutes les personnes autour de la table.
En conclusion : choisir avec attention, c’est gouverner avec intention.
Ce qu’on appelle parfois des « petits choix » dans la vie d’un conseil d’administration sont en réalité de grandes décisions pour la suite des choses. Choisir un.e dirigeant.e, c’est choisir une personne qui servira de modèle, qui participera à des décisions importantes et qui agira comme levier… ou comme frein.
En évitant ces quatre pièges, tu renforces non seulement la structure de ton OSBL, mais aussi sa capacité à remplir pleinement sa mission, dans le respect des valeurs qui vous unissent.
Concis et pertinent